À l’image des divinités égyptiennes ou autres figures mythologiques, j’ai travaillé des compositions d’êtres hybrides, de chimères qui nous rappellent notre appartenance à la faune, nous rapprochant de cette nature oubliée.
En mêlant les instincts, l’intelligence et la force humaine à ceux de l’animal, tels Horus, Anubis ou Sekhmet, et en vénérant des dieux hétérogènes, les égyptiens pensaient, à raison, que nous étions indissociables, que nos destins étaient soudés.

Les crânes de ce bestiaire, posés sur des colonnes vertébrales humaines, figurent notre appartenance au règne animal.
Dans ces compositions, parfois réinterprétations d’œuvres de maîtres, les personnages semblent être présents, sensibles, existants, prenant même parfois la pose pour le photographe ou restants figés tel un modèle devant un peintre.
Cette métaphore accentue la frontière qui s’est épaissie entre nous et les « animaux non humains ». De générations en générations, cet état de fait nous éloigne davantage de nos liens à la terre et nous amène à oublier les liaisons qui nous unissent fondamentalement.
Cette rupture, qui nous permettait avant, de revendiquer notre supériorité devient le gouffre qui nous sépare de l’essentiel.
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